| 2019-09-02
Si les feux de forêt sont un phénomène naturel en fin de saison des pluies, ils ont pris cette année une ampleur telle que le 19 août, les nuages de particules dus à la combustion de la forêt ont obscurci jusqu’au ciel de Sao Paulo. Si cette forêt tropicale nous préoccupe tellement, c’est avant tout car elle est vitale à l’Homme. Cette « super » forêt stocke 10% du carbone mondial, produit de l’oxygène et déclenche même ses propres pluies[1]. Elle abrite une biodiversité 10 à 15 fois plus riche qu’une forêt européenne et abrite près d’un million de personnes.
Cette actualité a fait naître en moi l’écho d’autres forêts situées à quelques milliers de kilomètres du Brésil. Des forêts qui font moins de bruits, mais qui sont tout aussi importantes puisqu’elles ont vu naitre les premiers Coffea Arabica. Les forêts du Wallagga, du Kaffa, de Jimma sont les terres éthiopiennes où l’arabica continue de pousser parmi une biodiversité rare, apportant à ces cafés une complexité sensorielle que l'on ne retrouve nulle part ailleurs.
Forêt de Bonga, Ethiopie (Crédit Photo: Alba Rodríguez Núñez)
Aujourd’hui, ces forêts primaires sont en danger. Elles ne sont pas en proie aux flammes, mais à une croissance démographique galopante, à un besoin ardent de terres arables et de gains aisés liés la vente d’arbres centenaires. On estime d’ailleurs qu'en un siècle, la couverture forestière de l’Ethiopie est passée d’environ 35% à 12% de sa surface totale selon les chiffres de la FAO [2].
Je lisais il y a quelques jours que l’Etat Ethiopien replantait actuellement 350 millions d’arbres[3] pour endiguer les effets de la déforestation. On détruit d’un côté, on reboise de l’autre ; cycle infernal qui mettra des décennies à créer une forêt suffisamment résiliente, si tant est que les essences d’arbres choisies soient endémiques et adaptées aux sols de chaque zone.
Il n’y a plus de doute sur le fait que le reboisement et l’agroforesterie soient aujourd’hui nécessaires pour protéger l’habitat des caféiers, et plus largement notre habitat. Mais avant de replanter, ou en tout cas simultanément, engageons-nous à protéger et soutenir le café produit dans son espace naturel : la forêt.
C’est de ce constat qu’est né il y a quelques années le projet des cafés de forêt, porté depuis la première heure par Jacques, responsable de l’agence Belco Ethiopie, et aujourd’hui projet fer de lance de toute l’équipe Belco.
Les cafés de forêt c’est l’invitation de chaque torréfacteur et chaque consommateur à acheter des cafés de qualité, bien rémunérés et qui permettent par la même occasion de protéger les forêts et leurs biodiversités uniques.
Nous portons avec espoir ce projet dont vous êtes les meilleurs ambassadeurs auprès de tous les consommateurs de café de spécialité. Ce qui se passe en ce moment au Brésil, en Sibérie, ou sur d’autres terres calcinées ne peut nous laisser insensibles. Nous aussi dans la filière café nous avons un rôle à jouer en proposant des cafés engagés aux consommateurs.
Et vous, êtes-vous prêts à faire le pas vers un autre café?
Emmanuelle pour l'équipe Belco
[1] https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/entre-septembre-et-decembre-la-foret-amazonienne-fait-tomber-la-pluie_115381
[2] [3] https://www.geo.fr/environnement/lethiopie-plante-350-millions-darbres-en-un-jour-pour-lutter-contre-la-deforestation-196815
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