L'interview de Mustafa Mohamed Ali
Mustafa Mohamed Ali est un producteur de café de la région de Jimma, en Éthiopie. Après avoir repris la ferme familiale, il est maintenant à la tête de plusieurs fermes et stations de lavage dans la région.
Bonjour Mustafa, peux-tu te présenter ?
Je m'appelle Mustefa Mohammed Ali, et je suis né dans une zone assez connue, Botto dans la zone de Jimma, Wereda (district) de Gomma. Après avoir repris l'exploitation familiale, j'ai étudié dans le secteur du café. Je possède aujourd'hui des fermes et des stations de lavage dans les zones de Botto et de Gera.
Depuis combien de temps travailles-tu avec Belco ?
Je travaille avec Belco depuis que j'ai vendu mes 40 premiers sacs de café nature à Belco, après avoir obtenu ma licence d'exportation. L'année dernière, j'ai vendu 2 conteneurs et demi de café nature et honey à Belco.
Quels sont les investissements que tu as faits dans ta ferme ?
J'ai construit une station de lavage à Seriti en 2018 après avoir commencé à travailler avec Belco, avec un investissement en capital de 3 millions de birrs (environ 50k €).
Lorsque la récolte et le rendement sont bons, la station, qui s'étend sur un hectare, peut traiter jusqu'à 10 conteneurs. La station de séchage d'Agaro, réalisée en 2014 CE (2021) avec un investissement en capital de 11 millions de birrs (soit environ 200k €), est un autre investissement important.
Il s'agit d'un espace de 4 500 m3 qui peut traiter jusqu'à 40 conteneurs de café. J'ai également réalisé un investissement agricole dans l'élevage laitier, je possède actuellement 18 bovins.
J'ai aussi investi dans la construction de plus de 200 ruches d'abeilles. Je dirais qu'il m'a fallu beaucoup de temps pour réaliser ces projets car je n'ai pas pu obtenir de prêt bancaire pour tous les investissements que j'ai réalisés.
Pourquoi ces investissements ?
J'ai choisi d'investir dans des stations de séchage et de lavage pour augmenter la quantité de café que je peux traiter et mettre sur le marché. Grâce à cela, je pourrai contrôler la qualité, source de croissance et de durabilité dans l'industrie du café.
Quel est selon toi l’avantage d’être exportateur ?
Avant l'année dernière, l'exportation était une bonne affaire, mais depuis, la différence de prix et de demande entre le marché international et le marché local (ce dernier étant plus rentable) rend l'exportation un peu difficile. Cependant, nous pouvons obtenir un prêt bancaire avant expédition avec des taux d'intérêt assez bas (9%).
Quels sont les prochains investissements prévus ?
J'ai l'intention d'étendre les exploitations que j'ai aujourd'hui pour m'approvisionner davantage en café provenant de plantations comme de stations de lavage, pour le marché international et local. Mon objectif est de construire une installation complète qui me permettra de gérer l'ensemble du processus, de l'approvisionnement à l'exportation, avec mes propres ressources.